Une étude menée par le cabinet Occurrence pour la franchise APEF met en lumière un paradoxe concernant les métiers des services à la personne. Si 90 % des Français reconnaissent leur importance et leur utilité publique, ces professions souffrent encore d’un manque de valorisation.
Une perception biaisée par des préjugés
Les métiers du care sont souvent perçus comme peu évolutifs, mal rémunérés et essentiellement féminins. Plus de la moitié des Français associent ces professions à une faible rémunération, notamment pour les assistants ménagers et les aides à domicile. De plus, ces métiers sont encore largement vus comme réservés aux femmes, malgré une présence masculine qui tend à se renforcer.
Une image ambivalente selon les métiers
Si certaines professions sont dévalorisées par des termes comme « boniche » ou « servante », d’autres bénéficient d’une image plus positive. Les aides à domicile et les aides-soignants sont parfois qualifiés de « magiciens » ou « anges gardiens », soulignant leur rôle clé auprès des bénéficiaires.
Un secteur indispensable au bien-être de la société
Malgré ces préjugés, l’étude souligne que les services à la personne jouent un rôle fondamental. 91 % des Français reconnaissent leur utilité pour la société. Ils améliorent la qualité de vie des bénéficiaires tout en offrant un soutien précieux aux familles. Le contact humain est particulièrement apprécié dans l’accompagnement des seniors et des personnes en situation de dépendance.
Une reconnaissance encore insuffisante
La crise sanitaire a mis en lumière l’importance des métiers du care, mais la reconnaissance tarde à suivre. Les Français considèrent ces professions comme essentielles, sans pour autant leur accorder la valeur qu’elles méritent. Pour attirer plus de talents et répondre aux besoins croissants, il devient crucial de changer le regard sur ces métiers et de mieux les valoriser.
Véronique Cayado, docteure en psychologie et responsable d’études au Lab Autonomia explique :
“On raconte souvent qu’un des premiers signes de civilisation humaine est la présence d’un fémur cassé et réparé car cela prouve que quelqu’un a pris soin de cette personne le temps qu’elle se rétablisse. Ce récit est intéressant car il montre bien que, face à la nature profondément vulnérable des êtres humains, les activités qui permettent de prendre soin du quotidien des autres sont de celles qui rendent le monde habitable. Or l’équilibre des forces dans la société voudrait nous faire croire que ces activités valent peu, pour ne pas dire rien. On touche là au cœur de la structuration politico-sociale de nos sociétés. D’où la complexité à sortir de ce paradoxe de métiers jugés utiles au fonctionnement de la société mais pas reconnus à leur juste valeur. Peut-être que les besoins d’aide à domicile qui vont se faire de plus en plus criants avec le vieillissement de la population française vont participer à faire changer la donne dans le futur ?”.
Méthodologie de l’étude :
Enquête quantitative online réalisée par le cabinet Occurrence auprès de 1000
répondants représentatifs de la population française métropolitaine.
❖ 46 questions
❖ 1 question semi-ouverte
Quota : genre, âge, UDA 5 et CSP.
Date de recueil : 4 au 7 juillet 2024