La franchise s’est développée au Maroc depuis les années 90 mais attention aux chiffres publiés un peu partout. Pour les 35 millions de Marocains il n’y a pas vraiment 650 réseaux de franchises se développant au Maroc comme on le lit souvent mais environ 650 enseignes différentes présentes au Maroc, certaines avec un seul point de vente sans contrat de franchise ou autre mais utilisant une marque étrangère comme enseigne. C’est une nuance à connaître. Le ministère marocain du commerce qui faisait le recensement cherchait à le rendre le plus exhaustif possible et les publications qui reprennent les chiffres du ministère oublient souvent de préciser ce mode de recensement. Notons que depuis plusieurs années le ministère ne publie plus ce recensement et que les statistiques publiées depuis sont sujettes à caution.
Quant au chiffre de 5 000 unités exploitées en franchise
(ne pas confondre avec 5 000 franchisés) pour ces 650 réseaux il comprend notamment:
- les points de vente des multi-franchisés souvent appelés à tort master franchisés car ils exploitent leurs unités en propre et ne sous-franchisent pas.
- et aussi les points de vente sans contrat utilisant une marque étrangère comme enseigne.
On trouve des franchises dans de nombreux secteurs d’activité notamment la restauration, l’habillement, l’ameublement, la cosmétique, l’immobilier, la distribution sans oublier la location de voitures, un secteur historique de la franchise au Maroc…
Le développement et la rentabilité des franchises sont souvent freinés par le prix des surfaces commerciales
malgré l’augmentation du nombre de centres commerciaux dans les principales villes du Maroc où les consommateurs des classes moyennes sont en progression et se rapprochent des standards des consommateurs européens. Quelques temps après leur ouverture ces centres commerciaux doivent souvent ajuster leur offre aux besoins de la clientèle locale et recomposer leur offre.
L’ancienneté de la franchise au Maroc a permis le déploiement de franchises marocaines
comme Marwa, Kitea, Venezia Ice, très souvent à l’initiative de grands groupes marocains. Le taux d’échec a été élevé au Maroc du fait des loyers souvent élevés, de centres commerciaux manquant de chalands parfois mais souvent aussi du fait d’un manque de précautions des franchiseurs dans le recrutement des franchisés qui de leur côté ne se renseignent pas assez sur les contraintes à respecter pour que le réseau fonctionne. Plusieurs réseaux ont dû renoncer à la franchise et parfois même racheter une partie des unités franchisées.
Ces expériences douloureuses ont contribué à la progression du marché vers plus de maturité. Le Maroc demeure un grand réservoir de croissance.
Les candidats à la franchise sont très attirés par les grandes franchises internationales, notamment françaises. Il y aurait plus de40% d’enseignes françaises dans le total des réseaux de franchises au Maroc.
La restauration compte pour environ 20% des réseaux de franchise et profite de la rénovation des gares et des nouvelles stations d’autoroute. L’image de la gastronomie française est appréciée mais cela profite plus à la restauration rapide comme Paul…
Les classes moyennes et aisées sont souvent partagées entre l’achat traditionnel produit localement et le produit moderne plutôt importé et cela se ressent dans l’équipement de la maison et même l’habillement ce dont profitent les enseignes françaises malgré la très forte concurrence de Zara, Mango, H&M. Les enseignes du prêt à porter sont souvent aux mains de grands groupes qui ont accès aux centres commerciaux, qui ont plusieurs enseignes et les moyens de les développer.
De ce fait, il est souvent dit que la Master Franchise est la clé du Maroc alors que la plupart du temps il s’agit de pluri-franchise (plusieurs unités de plusieurs enseignes exploitées en propre par une entreprise franchisée dans une zone géographique donnée ou dans un type d’emplacement précis en fonction de leurs facilités d’accès. (gares, aéroports, autoroutes…)
Chaque franchiseur intéressé par le Maroc prendra soin de vérifier les conditions douanières car les droits de douanes peuvent être décourageants dans certains cas et absents dans d’autres comme pour la plupart des produits européens de l’ameublement ou de l’habillement.
Enfin, notons que le plan Rawaj de modernisation de l’industrie et du commerce concerne aussi la franchise car l’état marocain veut encourager la création de franchiseurs nationaux capables de résister à la pression étrangère et d’exporter. Sage politique !
Ci-dessous juste pour l’exemple, l’inauguration de Marina shopping
