Avec une progression de +11 % en 2024 et plus de 3 millions de clients chaque mois, la franchise Noz confirme sa solidité sur un marché du retail en pleine mutation. Marine Coic, directrice des opérations, revient sur les performances de l’enseigne, les leviers de croissance activés et les spécificités d’un modèle fondé sur l’achat en déstockage. Une interview réalisée par Republik Retail.
Une croissance portée par un modèle résilient
Noz poursuit son développement en France avec un réseau de 336 magasins. L’année 2024 s’est clôturée sur un chiffre d’affaires de 793 millions d’euros, porté par un rythme soutenu d’ouvertures. L’enseigne continue sur sa lancée en 2025 avec de nouvelles implantations prévues.
Le modèle repose sur une capacité à capter les opportunités d’achat à l’échelle mondiale. Fins de séries, invendus, stocks de surproduction : tout est valorisé dans une logique de flux rapide. Cette agilité permet à Noz de proposer des produits variés, à prix décotés, tout en assurant une bonne rotation des stocks en magasin.
Une stratégie centrée sur l’achat, non sur le discount
Noz se différencie des discounters classiques. L’enseigne ne promet pas des prix bas permanents, mais de vraies bonnes affaires. L’accent est mis sur la qualité des produits et sur la remise appliquée. L’offre peut inclure des articles haut de gamme, comme des vêtements en cachemire, à des prix très attractifs.
Ce positionnement séduit une clientèle de plus en plus large, attentive à la fois à la qualité, au prix et à la logique de réemploi.
Politique de prix et image : les choix affirmés de Noz
Noz ne se limite pas à un modèle de distribution classique. Son expertise en déstockage repose sur une politique de prix dynamique et une capacité à gérer des approvisionnements issus de contextes variés. En effet, la politique tarifaire de Noz varie selon les segments. En produits de grande consommation, les remises tournent autour de -30 %, tandis que le textile peut atteindre -80 %. Les prix sont positionnés au cas par cas, toujours en dessous des références les plus basses du marché français.
Ce positionnement agressif permet à l’enseigne de capter l’attention des consommateurs, tout en s’adaptant à la valeur perçue de chaque lot. Certaines catégories sont exclues, comme le frais, mais l’offre reste très large. Elle inclut des produits inattendus comme des bijoux, des montres ou des articles en or.
Lorsque Noz reprend les stocks de marques reconnues, les ventes peuvent générer un fort engouement. C’est le cas pour Habitat ou Made.com, dont les articles, neufs et très remisés, ont attiré de nombreux clients. Ces opérations visibles, relayées sur les réseaux sociaux, restent toutefois marginales dans le chiffre d’affaires global.
Noz est régulièrement amené à reprendre les marchandises issues de faillites ou de liquidations. L’enseigne assume pleinement cette fonction. Elle achète les lots à un prix juste, permettant de rembourser des créanciers. Ce modèle, en place depuis près de 50 ans, s’inscrit dans une logique économique et non opportuniste.
La médiatisation récente de certaines opérations reflète davantage l’évolution du contexte que celle du positionnement de Noz. L’enseigne reste fidèle à sa mission : donner une seconde vie aux invendus, dans le respect de son savoir-faire historique.
Une communication discrète mais efficace
Noz ne mise pas sur la publicité traditionnelle. Les accords de confidentialité avec ses fournisseurs limitent les campagnes visibles. Ce sont les réseaux sociaux et les communautés de clients qui assurent la visibilité de l’enseigne.
L’engagement des clients et des mandataires contribue à générer du trafic en magasin. Cette communication spontanée, perçue comme authentique, renforce l’image de proximité et de transparence que cultive Noz.
Source : Republik Retail
